Puisque le ciel est sans échelle
Georges-Arthur Goldschmidt publie ici les dessins réalisés entre 1942 et 1945 par son père Arthur, alors qu’il se trouvait dans le camp de Theresienstadt. Ces images évoquant un passé peu éloigné de lui, restèrent pourtant très longtemps enfouis dans l’armoire à souvenir familiale à Reinbek, du coté de Hambourg, ville que rejoignit son père quelques semaines après la libération du camp.
Porter au grand jour l’ensemble de ces œuvres ne fut guère facile, au moins pour deux raisons. La première est que Theresienstadt demeure un lieu complexe et controversé, toutefois singulier et tragique. La seconde raison est le malentendu que pouvait nourrir Georges-Arthur Goldschmidt en montrant des dessins dont la beauté d’exécution jugée comme idyllique masquerait à tous coups le drame sous-jacent. Mais finalement, pouvait-il en être autrement ?
Au final « Puisque le ciel est sans échelle » constitue un reportage indirect sur le camp bien sur, et surtout sur les hommes, femmes et enfants qui y vécurent dans l’antichambre des chambres à gaz.
Arthur Goldschmidt naquit à Berlin le 30 avril 1873. Juif converti au protestantisme, il fut victime des lois nazies qui dès 1933 le mirent à la retraite en l’excluant de la fonction publique. Il ne put échapper à son destin puisque les lois de Nuremberg le rattrapèrent et le déclarèrent « juif ». Déporté à Theresienstadt en juillet 1942, il y occupera les fonctions de pasteur de la communauté évangélique du camp.
« Puisque le ciel est sans échelle, Dessins d’Arthur Goldschmidt au camp de Theresienstadt ». Textes de Georges-Arthur Goldschmidt (son fils), Annette Wieviorka, Marcel Cohen, Guy Pimienta, Roger-Yves Roche, et Roland Baroin – CREAPHIS Editions (2015) – ISBN 978-2-35428-096-3