LA MEMOIRE EN MARCHE
Libre, fidèle et indépendante. Jetée au vent de l'espérance, contre l'oubli et pour demain...

René Rhein

Si nous connaissons la production de dessins ou de croquis réalisés par les déportés lors de leur période d’enfermement dans les camps nazis, il existe de la part des survivants une production artistique conséquente dont le sens premier est celui du témoignage des évènements vécus par eux. René Rhein est un de ces artistes qui par sa production picturale nous décrit l’horreur du quotidien dans les camps, et nous fait toucher “des yeux” l’anxiété du jour le jour chez chaque déporté et l’inhumanité des bourreaux. Voici son histoire.



Le 2 mars 1943, René Rhein et quelques camarades, encore baignés de l’insouciance de leurs vingt ans, sillonnent les rues de Nancy en chantant la Marseillaise, puis s’engouffrent dans une brasserie, le palais de la bière. Débute sans que quiconque ne s’en doute, la grande raffle de Nancy. Dans les secondes qui suivent leur coup d’éclat, la Gestapo surgit, effectue les controles d’usage, puis embarque tout le monde. Un long et douloureux parcours débute ici, qui ménera René Rhein d’abord à la prison Charles III de Nancy, puis dans le centre de transit d’Ecrouves (le 8 mars), et enfin à Compiègne, au camp d’internement de Royallieu (le 11 mars). Ce sera le 28 avril à l’aube, qu’au milieu de 1200 autres compagnons, il rejoindra la gare de Compiègne pour finalement embarquer dans un wagon à bestiaux bondé. Le 30 avril, les survivants de ce convoi infernal découvrent les quais de leur dernière halte: Oranienburg. Ce sera sous les coups de crosse et de schlague, les hurlements des SS et les aboiements des chiens-tueurs qu’ils franchiront un peu plus loin les portes de l’enfer: celles du camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen, à quelques dizaines de kilomètres de Berlin. A partir de cet instant, pour René Rhein devenu le matricule 65081, il n’y eut plus de mot. Seulement des crayons et des pinceaux…



Voici sous sa main, des scènes réalistes de la vie du camp:

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