Léonce Vieljeux (1865-1944)
Léonce VIELJEUX (1865-1944), armateur et président de la réputée société DELMAS-VIELJEUX, et maire de la ville de La Rochelle à partir de l’année 1930, usa de sa situation sociale et politique pour s’engager dans une action efficace volontairement antinazie. Malgré son âge, il occupa un rôle actif dans l’important réseau de résistance Alliance, comme d’autres salariés de son entreprise.
C’est en tant que maire de La Rochelle qu’il s’attira rapidement les foudres des autorités allemandes. En effet, le 23 juin 1940, il refusa d’obéir aux ordres d’un soldat allemand qui exigeait que le drapeau à croix gammée soit affiché en façade de l’Hôtel de ville sous prétexte que ce dernier possédait un grade subalterne (Léonce VIELJEUX était Colonel dans la réserve). Cet acte de résistance authentique fut le premier d’une série de prises de position sans concession à l’ennemi, peu favorable au gout de ce dernier à son maintien au poste de premier magistrat. Le 22 septembre 1940, il fut destitué de ses fonctions, et même chassé plus tard de sa propre commune ! Il poursuivit dans l’ombre ses actions de résistance, jusqu’à son arrestation par la Gestapo le 14 mars 1944.
Les objets philatéliques évoquant cette destinée sont nombreux. A l’occasion de l’émission d’un timbre commémoratif le 28 mars 1960 pour la Quatrième série des Héros de la Résistance, trois enveloppes Premier jour illustrèrent le parcours courageux et tragique de Léonce VIELJEUX, jusqu’à son assassinat. Arrêté à La Rochelle, il fut transféré d’abord à Poitiers, ensuite à Fresnes avant d’arriver dans le camp de Schirmeck le 29 avril 1944. Comme ses camarades du Réseau Alliance, un régime particulier lui fut appliqué, celui du déporté NN. Confinés dans leurs baraquements, maintenus au secret, et strictement isolés du monde extérieur, ils ne recevaient ni colis ni courrier. Aucun matricule ne leur était attribué. Léonce VIELJEUX fut transféré dans le camp du Struthof dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944 avec 106 autres membres du réseau pour y être assassinés d’une balle dans la nuque.