Paul Schneider (1897-1939)
C’est dès septembre 1933 que Paul Schneider s’affiche ouvertement antinazi. Résolument engagé dans l’aide aux plus défavorisés, il organise avec son épouse, un réseau d’entraide au bénéfice des femmes, des chômeurs et des sans-abri. A l’instant même de l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il comprend qu’un rude combat s’engage. Membre comme le pasteur Niemöller de l’Eglise Confessante allemande, il est arrêté une première fois à l’occasion des funérailles d’un jeune nazi au cours desquelles il déclenche un scandale. Ecartant les injonctions qui lui sont faites de changer d’attitude en reniant ses convictions, il s’oppose pied à pied aux positions des ecclésiastiques inféodés. En 1937, la Gestapo est chargée de le réduire au silence. Enfermé, harcelé et torturé pendant deux mois dans la prison de Coblence, il est ensuite déporté sous le matricule 2491 dans le camp de concentration de Buchenwald qu’il ne quittera plus.
Paul Schneider est maintenant prêt pour son épreuve. En 1938, à l’occasion de l’anniversaire d’Hitler, il refuse une fois de plus de s’incliner et d’ôter son calot devant la bannière nazie. On l’expédie au cachot. Même isolé, et maintenu dans l’obscurité la plus complète, celui que l’on surnomme le « prédicateur de Buchenwald » crie, hurle même pour que tous ses camarades, quelles que soient leurs convictions religieuses, entendent ses prêches, pour leur apporter réconfort et soutien par la parole de Dieu. Définitivement insoumis à l’intolérance et à l’injustice, sa victoire morale est totale sur ses geôliers. Ils l’assassineront le 18 juillet 1939 par une injection mortelle, la seule façon d’obtenir son silence.