LA MEMOIRE EN MARCHE
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Camp de Ravensbrück

« Elles sont les mères et les sœurs de nous tous. Vous ne pourriez ni apprendre, ni jouer en liberté aujourd’hui, et peut-être vous ne seriez point nés, si de telles femmes n’avaient pas mis leurs corps tendres, fragiles, comme des pare-balles en fer, devant vous et votre avenir pendant tout le temps de la terreur fasciste » - Anna Seghers

 

Si la construction du camp démarre en novembre 1938, l’ouverture de Ravensbrück n’est effective que le 15 mai 1939 lorsque 867 prisonnières en provenance d’un premier camp pour femmes situé à Lichtenburg y sont installées, à proximité du lac Schwedt et de l’ancienne station thermale de Fürstenberg (Région du Mecklenburg). Plus tard, en avril 1941, un camp pour hommes, le Kleiner Männerlager, ouvre ses portes à l’intérieur du même périmètre. Ravensbrück demeurera cependant jusqu’à la chute du IIIème Reich l’unique camp de concentration réservé aux femmes.

Soumis de mois en mois à un accroissement constant de ses effectifs, le camp présente inéluctablement des conditions de vie de plus en plus dégradées. De 1 168 en 1939, le nombre de déportées passe à 3 600 en 1941, puis bondit à 10 000 en 1943 pour atteindre les 80 000 en 1944 pour une capacité totale prévue de 20 000 détenues ! En ce qui concerne les déportées françaises, leur nombre est estimé entre 7 000 et 10 000 arrivées entre le début de l’année 1942 et l’automne 1944. Au final, 132 000 femmes et enfants, ainsi que 20 000 hommes y sont immatriculés, représentant plus de 40 nations. Les recherches historiques établissent un bilan minimum de 70 000 victimes, dont un nombre indéterminé de Juifs, de Sinti et Roms et de Témoins de Jéhovah.

Le camp de ravensbruck fut libéré le 30 avril 1945 par les troupes russes.

 

 

Le souvenir de ces femmes victimes des mêmes châtiments que les hommes, du même manque d’hygiène et de soins, des mêmes conditions de travail dans des kommandos dénués de tout espoir de survie ramène à l’une des caractéristiques les plus intolérables du camp de Ravensbrück, à savoir la présence de bébés et d’enfants.

Initialement, les femmes enceintes sont  avortées de force, ceci jusqu’au 8ème mois de grossesse. Puis courant 1943, les directives changent. Les grossesses sont autorisées jusqu’à leur terme, mais sans espoir de sauver les nouveau-nés. Ils sont systématiquement assassinés sous les yeux de leurs mères. A compter de la fin 1943, la situation change à nouveau. La décision est prise de laisser la vie sauve aux nouveau-nés viables mais aucune disposition de confort ou de soin n’accompagne ce changement. Il faut attendre septembre 1944 pour que soit créée la Kinderzimmer, la chambre d’enfants. Des plus rudimentaires, dépourvue de tout moyen de soin pédiatrique, ce lieu est seulement animé par l’indéfectible volonté de quelques déportées, quelquefois infirmières, soucieuses de soulager de toute souffrance les quelques jours ou les quelques semaines de vie de ces enfants condamnés avant même de naître.  Seule une poignée de nouveau-nés survivront. Le nombre de ceux qui disparurent dans le camp reste inconnu.

1957 – Carte évoquant le projet de Mémorial du camp de Ravensbrück destiné à être inauguré en 1959 – Groupe sculptural imaginé par Will Lammert sur la rive du Schwedt See. Au sommet de la colonne, la statue « Tragende », à ses pieds les personnages qui au final prendront place à Berlin sur le site de l’ancien cimetière juif.

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