LA MEMOIRE EN MARCHE
Libre, fidèle et indépendante. Jetée au vent de l'espérance, contre l'oubli et pour demain...

Acide sulfurique.

"Les journaux ne parlèrent plus que de cela. Les éditoriaux flambèrent, les grandes consciences tempêtèrent. Le public, lui, en redemanda, dés la première diffusion. L'émission qui s'appelait sobrement Concentration, obtint une audience record. Jamais on n'avait eu prise si directe sur l'horreur."

De l'imaginaire jeu de téléréalité " Concentration " décrit par Amélie Nothomb dans son roman " Acide sulfurique " au " Jeu de la mort ", fantasme d´une certaine TV publique dans lequel il etait proposé aux candidats de torturer son prochain, il n'y a qu'un chemin, celui de la négation de l'être humain, banalisée, organisée, rentabilisée, monayée. La prise de conscience n`est pas aisée mais elle apparait salvatrice. On aurait pu croire que la télévision ne faisait que refléter l'image du téléspectateur et de son environnement. Que de naïveté ! Son projet est bien identifié: créer de toute pièce "son" téléspectateur, celui qu'elle voudrait voir assis devant ses lucarnes. Elle voudrait nous inventer, nous faire "autre". Si nous avons échappé, mais jusqu´à quand, à ces jeux infernaux, nous devrions nous interroger sur l´existence dans notre réalité d´autres processus concentrationnaires, qui eux ne sont pas des jeux. On pourrait les appeler les camps de l´exclusion, de la pauvreté et de l´intolérance, au bout de routes nouvelles tout autant indignes et meurtrières. Oui nous devrions nous interroger avant d'avoir des comptes à rendre...

Acide sulfurique d'Amélie Nothomb (Editions Albin Michel - 2005)

ISBN 2-226-16722-6

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Facebook RSS Contact